Projet de méthanisation : pourquoi un accompagnement est essentiel pour garantir la rentabilité

Le paysage de la méthanisation agricole évolue rapidement, avec une tendance nette vers l’injection au détriment de la cogénération. Les agriculteurs ne sont plus les seuls porteurs de projets, souvent relégués au rôle d’apporteurs de substrats. Face à la montée en puissance des énergéticiens, il devient essentiel pour les agriculteurs de comprendre les paramètres économiques déterminants afin d’assurer la rentabilité de leur projet de méthanisation.

Gouvernance et modèle économique des projets de méthanisation

Les projets de méthanisation ne relèvent plus exclusivement du domaine agricole. Les agriculteurs sont fréquemment associés à des partenaires industriels ou énergéticiens qui investissent massivement dans ces unités. Bien que cela ouvre des perspectives financières intéressantes, ce modèle de gouvernance multi-acteurs peut aussi réduire la valeur ajoutée retournée à l’agriculteur.

Analyse de rentabilité et taux de rentabilité interne (TRI)

L’analyse de rentabilité d’un projet de méthanisation repose sur l’étude du taux de rentabilité interne (TRI). Pour les unités de cogénération, le TRI se situe en moyenne entre 7 et 9 %, tandis que les unités d’injection présentent des rendements entre 9 et 12 %. Cependant, l’investissement initial ne constitue pas le seul critère de rentabilité.

Gestion des coûts d’exploitation

Trois postes de charges d’exploitation principaux pèsent lourdement sur la rentabilité :

• Consommation électrique : 8 % des charges de gestion ;
• Frais de maintenance : 15 à 20 % des charges ;
• Coût des substrats : 40 à 45 % des charges, représentant le coût le plus important.

La volatilité des prix de l’électricité et la hausse du coût des substrats impactent fortement la rentabilité. La dépendance vis-à-vis des substrats externes (types agro-industries) peut aussi accroître les coûts d’exploitation.

Importance du prévisionnel et du suivi de gestion

La méthanisation nécessite un suivi financier rigoureux, mesurant la capacité de remboursement de la dette (DSCR) et l’excédent brut d’exploitation (EBE). Un DSCR supérieur à 130 % est requis pour rassurer les banques sur la viabilité du projet.

De plus, un besoin non couvert en main-d’œuvre, qu’il soit pour le fonctionnement quotidien, la maintenance ou l’administration, peut compromettre la rentabilité à long terme.