Témoignage d'un client AgriPME - Gaec Les Grandes Mares à Périer (50)

"Élaborer sa stratégie pour subir le moins possible les évolutions de nos marchés"

Publié le 31/08/2021

Fiche Descriptive de l’entreprise :

Gaec Les Grandes Mares, située à Périer (Manche, 50)

  • 2 associés, Gwénaëlle et Moïse BAILHACHE, ainsi que 2,5 salariés.
  • 200 vaches laitières (90 % de Prim’Holstein et 10 % de
    Normande) pour produire 1,65 million de litres de lait à 43 g / l de
    TB et 34 g / l de TP.
  • Traite robotisée.
  • IVV : 420 jours.
  • 67000 places de poules pondeuses en cages.
  • 160 ha de SAU (cultures de vente et productions fourragères).

Article initialement paru dans le mag XXlait.

Comment voir plus clairement l’avenir de son exploitation et moins subir les évolutions des marchés ?

En suivant la démarche stratégique proposée par COGEDIS, Gwénaëlle et Moïse Bailhache qui élèvent 200 vaches laitières et 67000 pondeuses en cages dans la Manche ont répondu :

Pour quelles raisons avez-vous initié une démarche d’analyse stratégique ?

Moïse Bailhache : L’élément déclencheur a été notre questionnement sur l’avenir de notre atelier de poules pondeuses. Nous savons que la filière oeuf en cages va disparaître en 2022 car ce mode de production n’est plus accepté par la société et les consommateurs. L’oeuf est une activité rémunératrice. Le plus simple serait donc de changer de mode de production en produisant des oeufs de plein-air ou de poules élevées au sol. Mais, c’est une activité que nous avons hérité de ma mère lors de son départ en retraite en 2015, pour lequel nous, ma femme Gwénaëlle et moi, n’avons pas beaucoup d’affinité. Il était donc indispensable de se poser et de réfléchir à la manière d’aborder la fin de l’oeuf produit en cages et les années post 2022. Surtout, ne pas arriver au pied du mur en 2022 sans avoir réfléchi à des stratégies pour nous adapter.

Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de vous faire accompagner dans cette réflexion par Maxime Gautier, EXPERT PME au sein du Groupe COGEDIS ?

Moïse Bailhache : Pour plusieurs raisons. D’une part, nous souhaitions vraiment poser notre réflexion et envisager toutes les pistes possibles, y compris donner d’autres directions à notre exploitation. Bénéficier d’un regard extérieur et nous appuyer sur une méthodologie nous ont paru utiles, indispensables même. Deuxièmement, j’ai besoin de savoir précisément où je vais. Je ne suis pas quelqu’un qui avance dans le brouillard. Et définir précisément nos objectifs, formaliser les moyens d’action pour les atteindre me rassurent. Enfin, je suis convaincu que structurer nos réflexions nous permettra de mieux argumenter nos choix vis-à-vis de nos partenaires économiques, nos coopératives et nos banques. Nous sommes des chefs d’entreprise et cette réflexion devait-être conduite de façon professionnelle.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement intéressé dans la démarche d’analyse stratégique ?

Moïse Bailhache : Nous avons pris le temps de nous interroger sur nous, ce que nous aimions faire et ce que nous n’aimions pas faire, ce qui nous motive, nos valeurs, comment nous imaginions notre avenir… De cette réflexion, il est ressorti que ce qui nous tenait à coeur c’était de continuer à travailler dans un cadre familial, avec une organisation qui nous permette de profiter de notre famille. Produire avec des méthodes respectueuses du bien-être de nos animaux est également important pour nous sentir bien dans notre travail. Nos discussions avec Maxime Gautier ont permis d’approfondir ce qu’aimerait faire Gwénaëlle si on abandonnait l’atelier pondeuses car, c’est elle qui en a la responsabilité au quotidien. Il en est ressorti qu’elle aimerait avoir plus d’échanges et de contacts avec l’extérieur.

Comment avez-vous procédé pour dégager votre stratégie post 2022 ?

Moïse Bailhache : La méthode proposée par l’Expert PME Cogedis a été d’analyser chacun de nos 3 métiers, l’oeuf, le lait et les cultures, en identifiant les opportunités et les menaces sur chacun de ces 3 marchés et en révélant les forces et les faiblesses de nos ateliers. Notre élevage de pondeuses n’est plus adapté à la demande. Nous le savions. C’est une production à abandonner ou à réinventer. Au niveau de notre élevage laitier, nous avons encore la possibilité de nous développer avec notre laiterie. Pour nous adapter à la demande sociétale, la sortie des animaux sur la période de 10 heures à 17 heures est possible bien que la traite soit robotisée. Sa rentabilité peut être améliorée aussi bien en augmentant les produits (diminuer la mortalité des veaux, engraisser les réformes, …) qu’en diminuant les charges alimentaires. Quant aux cultures, la pression foncière rend quasiment impossible leur développement.

Est-ce que cela vous a permis d’y voir plus clair sur vos choix d’avenir ?

Moïse Bailhache : Nous avons encore des questionnements concernant l’atelier oeuf entre la poursuite sous une autre mode de production et l’arrêt. L’arrêt signifie qu’il faudra développer un autre atelier pour maintenir l’EBE afin de faire face à nos annuités. Ce qui est certain, c’est que nous ne souhaitons pas créer un autre élevage pour se libérer des astreintes. Si nous arrêtons les oeufs, nous pourrons transformer le bâtiment en stabulation pour les génisses. Ce qui libérera les hangars qu’elles occupent actuellement et qui sont situés sur la côte. En croisant les envies de Gwénaëlle avec les opportunités qu’offrent ces bâtiments, l’une des hypothèses de diversification qui nous tente, est de développer une activité de gardiennage de camping-cars et de bateaux.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Moïse Bailhache : Avec Maxime Gautier, nous continuons d’écrire le scénario de la diversification en commençant par celui de l’arrêt des pondeuses qu’il faut anticiper. L’analyse stratégique n’est pas une finalité. Elle est poursuivie par un plan d’action qui permet de tracer le chemin. Puis, il traduira ce scénario en plan de trésorerie. Cela nous permettra de nous rassurer sur la faisabilité financière de notre projet de diversification avant de trancher définitivement la stratégie. Avoir des réponses concrètes pour se rassurer sur la faisabilité des choses, c’est aussi l’un des intérêts de conduire une démarche stratégique avec l’Expert PME Cogedis.

 

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Rédigé par AgriPME