Déléguer son activité agricole : quelle solution choisir ?

Déléguer une activité agricole peut se faire de manière partielle (embauche, recours à une CUMA ou entraide) ou totale. Découvrez les impacts juridiques, fiscaux et sociaux.
Déléguer son activité agricole
AdobeStock #177140699 | Maurice Metzger

Publié le 01/07/2025

Délégation partielle : maîtrisez votre activité en diversifiant les soutiens

Recourir à des salariés, intérimaires, apprentis, ou encore à des services mutualisés comme ceux d’une CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) permet de bénéficier d’un soutien ponctuel ou régulier tout en conservant votre autonomie dans la gestion de l’exploitation. Attention, en cas d’embauche la sécurité du matériel mis à disposition est sous votre responsabilité.  L’entraide entre voisins est aussi une solution intéressante, mais nécessite de rester dans un cadre non rémunéré pour éviter les risques de requalification en contrat de travail. Avec ces options, vous restez responsable de la gestion quotidienne de votre exploitation.

Les coûts liés aux embauches ou aux prestations mutualisées sont déductibles fiscalement, et des exonérations sociales peuvent s’appliquer, notamment pour l’apprentissage. En revanche, il faut anticiper la gestion administrative : contrats de travail, déclarations à la MSA, organisation de l’utilisation des matériels partagés via la CUMA, notamment en fonction des parts détenues. Ce modèle respecte les clauses des baux ruraux, car vous restez directement impliqué dans l’exploitation tout en bénéficiant d’un soutien pour vos activités.

Délégation complète : confier vos cultures à un prestataire

Pour alléger votre charge de travail ou éviter d’investir dans du matériel, vous pouvez confier vos travaux agricoles à une ETA, une CUMA ou un voisin, en contractualisant l’ensemble des tâches agricoles (semis, traitements, récoltes). Cette solution est particulièrement adaptée pour les exploitants recherchant une grande flexibilité. Elle permet aussi de réduire les charges sociales, car les prestations facturées ne sont pas soumises à la MSA.

Les prestations sont déductibles fiscalement, et vous n’avez pas à gérer les formalités administratives liées à l’embauche. Cependant, attention au respect des clauses des baux ruraux, qui exigent une exploitation personnelle. Si vous ne prenez plus part activement à la gestion (décisions stratégiques, supervision), vous risquez des litiges avec le bailleur. Un contrat clair et détaillé avec le prestataire est indispensable pour sécuriser cette option.

Quel modèle pour votre exploitation ?

La délégation partielle, qu’elle passe par l’embauche, la CUMA ou l’entraide, vous permet de conserver un contrôle direct sur votre exploitation et de rester conforme aux clauses des baux ruraux, tout en partageant la charge de travail. En revanche, elle nécessite une gestion administrative rigoureuse.

La délégation complète offre une grande souplesse et simplifie la gestion quotidienne, mais elle peut vous rendre dépendant d’un prestataire et soulever des questions juridiques vis-à-vis du bail rural.

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Rédigé par Sophie Ferré