Valorisation agronomique du digestat

L’utilisation du digestat en tant que fertilisant organique gagne du terrain
valorisation du digestat

Publié le 27/04/2020

Avec le développement des unités de méthanisation, l’utilisation du digestat en tant que fertilisant organique gagne du terrain. Outre son intérêt économique, le digestat comporte de nombreux atouts agronomiques et une réglementation qui s’est bien allégée ces dernières années.

Le digestat, c’est quoi ?

La méthanisation permet de valoriser la matière organique en produisant une énergie renouvelable, le biogaz, et un fertilisant, le digestat.
Lors du processus de méthanisation par voie liquide infiniment mélangé, le digestat est assaini par passage de la matière à 37°C pendant plusieurs jours. Ce qui élimine une partie des germes pathogènes et réduit le pouvoir germinatif d’une partie des graines contenues dans les intrants.

Conservation de la valeur fertilisante des matières premières

La valeur fertilisante des effluents d’élevage méthanisés n’est pas affectée par le processus de méthanisation : la totalité de l’azote contenu dans les matières entrantes est conservée lors de la digestion.
Cependant, l’azote change de forme : présent sous forme organique dans les déjections fraîches, il se retrouve sous forme ammoniacale plus facilement assimilable par les plantes. Ainsi, l’azote disponible dans le digestat sera plus rapidement assimilé par le maïs qu’un lisier d’élevage.

Compte tenu des risques de perte par volatilisation, il est fortement conseillé de couvrir la fosse de stockage du digestat et de l’enfouir rapidement après épandage.

Composition variable

1) Selon guide « gestion et traitement des digestats issus de méthanisation. Ifip 2017.

La composition du digestat dépend de la nature des matières entrantes dans le méthaniseur. Par exemple la valeur fertilisante sera moindre si la ration est à dominante fumier et végétaux et sera supérieure si elle est à dominante lisier et graisse.

Il est donc indispensable de faire une analyse en début de campagne afin de connaître précisément la valeur fertilisante de son digestat.

La réglementation pour l’épandage du digestat

  • Le digestat liquide issu d’élevage est considéré par la directive nitrates comme un effluent de type II, c’est-à¬dire un lisier et doit se conformer aux même périodes d’interdiction d’épandage.
  • Le digestat solide, issu d’une séparation de phase du digestat brut en sortie de méthanisation, est quant à lui considéré comme un effluent de type I, comme le fumier.
  • L’épandage du digestat brut se fera le plus souvent au moyen d’une tonne à lisier.

Toujours pour limiter la volatilisation de l’azote ammoniacal, il est recommandé d’épandre avec un pendillard, voire un enfouisseur, ce dernier dispositif permettant, en même temps, d’accroître les surfaces d’épandage.

  • Les distances d’épandage vis-à-vis des cours d’eau sont identiques par rapport à celles des autres effluents d’élevage : en l’absence de pente > 7%, elles sont de 35 mètres ou 10 mètres en présence d’une bande enherbée.

Homologation du digestat : dispense de plan d’épandage

Une homologation de certains digestats permet de faire une mise sur le marché sans plan d’épandage pour la fertilisation des grandes cultures et les prairies. Il s’agit notamment de digestats issus de la méthanisation agricole d’effluents d’élevages et de déchet végétaux. Cela suppose que l’on respecte un cahier des charges précis comprenant des analyses régulières.

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NOTRE CONSEIL

Le digestat est un engrais organique très intéressant en raison notamment de la forte disponibilité de ses éléments fertilisants. Attention cependant à bien maîtriser stockage et épandage pour garantir au mieux ses qualités.

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Rédigé par COGEDIS