Qualité de l’air : un enjeu pour l'agriculture

Les particules fines sont à l’origine d’une dégradation de la qualité des milieux et peuvent même parfois poser des problèmes de santé publique.
Qualité de l'air

Publié le 27/10/2020

La France a un objectif de réduction à atteindre en 2030, objectif dans lequel l’agriculture a un rôle à jouer.

L’ammoniac : bête noire des productions agricoles

Les polluants atmosphériques sont responsables de décès prématurés selon l’OMS (1). Ils sont aussi à l’origine de dégradations des espaces naturels et des agroécosystèmes.  L’augmentation de l’eutrophisation des milieux en fait partie. C’est une perturbation de l’équilibre biologique des sols et des eaux par un surplus d’azote. Cela entraîne une perte de biodiversité suite à un manque d’oxygène dans ces milieux. L’ammoniac, qui est un des polluants atmosphériques à l’origine de ces problèmes, est à plus de 90% originaire du secteur agricole en France selon le Citepa (2).

En production porcine, ce sont les déjections qui sont les principales sources d’émissions par leur concentration en urée. Les pratiques au champ émettrices de particules fines atmosphériques sont la fertilisation azotée minérale, l’épandage des fumiers et lisiers, ainsi que les autres fertilisations azotées organiques (boues, composts, déjections importées). Il est estimé qu’environ 10 à 20% de l’azote est perdu par volatilisation lors de l’épandage d’engrais azotés synthétiques et organiques.

Différents leviers d’actions sont mis en avant pour réduire ces émissions comme la couverture des fosses à lisier ou fumier ainsi que l’épandage par enfouissement. Par exemple, remplacer l’urée par de l’ammonitrate ou par de l’urée avec inhibiteur d’uréase peut aussi être un moyen de réduction de volatilisation de l’ammoniac. Pour les élevages de porcs sur litière, une augmentation de la quantité de paille permet de réduire les émissions provenant des bâtiments, tout comme un traitement de l’air avec des laveurs d’air à eau.

Objectif : réduction des émissions d’ammoniac de 13% d’ici 2030

Le Plan national de Réduction des Émissions de Polluants Atmosphériques (PREPA) est en cours de révision. Le but est de réduire les émissions nationales d’ammoniac de 13% en 2030 par rapport à 2005. Les efforts les plus importants sont demandés à l’agriculture. De plus, selon la fédération nationale des CUMA, d’ici 2025 les matériels les plus émissifs pour l’épandage des effluents auront disparu. Pour la diminution des émissions d’ammoniac d’origine animale, la directive européenne de 2016 sur les émissions de particules fines prévoit un réexamen des mesures agro-environnementales dans le cadre de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC).

(1) Organisation Mondiale de la Santé

(2) Centre interprofessionnel d’étude de la pollution atmosphérique.

Il faut bien choisir son système de couverture de fosse (rigide, souple ou croûte naturelle). Il faut également rester vigilant sur les investissements à venir, par exemple sur les dispositifs arrières d’épandages.

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Rédigé par COGEDIS